"Naufragé" jeudi 14 juin à 18h00

Au centre, un radeau, fait de bambous et de bois flottés. Tout autour la mer, au dessus, le ciel. C'est le petit matin, la mer est calme, pas de vent...

 

Soudain, l'alarme retenti. Un homme émerge de l'abri, barbu, mal coiffé, fatigué, en haillons... Il relève prestement un filet et récupère sa prise : un bouchon bleu de bouteille de lait. Il s'en émerveille !

> Alors, il sort une malle en bois qu'il pose sur le pont, l'ouvre et sort un petit bonhomme, une statuette de bois, attifé de tissus bleu, et il lui pose le bouchon sur la tête. Il sort ensuite de sa malle un vieux caban qu'il présente devant lui, se pose la casquette sur sa tête et se compare ainsi paré à la marionnette. Ils se ressemblent.

 

Une idée lui vient. Il accroche veste et casquette au mat, débarrasse le pont du radeau et commence à installer des objets qu'il sort de sa malle. Alors commence le récit de son aventure, presque sans un mot. Les seuls sons audibles sont ceux de la mer et de la musique qu'il a dans la tête, qui accompagne ses gestes, qu'il joue aussi parfois sur son bandonéon.

> Il raconte tout. Son départ, les adieux à sa famille, l'attaque des pirates, son bateau s'abimant en mer, la disparition de ses camarades d'équipage, son échouage sur une île déserte, sa lutte pour la survie, la traque de sa nourriture quotidienne, son adaptation à la vie sauvage, son combat pour repousser les peuples hostiles débarquants sur ses côtes, les navires passant trop loin pour le voir, et surtout, l'attente, seul, l'espoir qui s'éteint et la folie qui le gagne... Et puis, sa décision de partir, de construire ce radeau et de risquer la mort pour fuir la solitude.

 

Jusqu'à ce soir, cette nuit précisément où, alors que tout espoir l'a quitté, il entend une sirène de paquebot et l'aveuglante lumière du phare le recouvre. Il comprend alors qu'il est sauvé...

Soutenu par le Conseil départemental 66 et la Région Occitanie
>